Pain management in persons with intellectual disabilities living in institutions

Gestion de la douleur chez les personnes handicapées vivant en institution

¹ CHU Clermont-Ferrand, Inserm CIC Inserm 1405, Centre de pharmacologie clinique, F-63000 Clermont-Ferrand, France
² Université Clermont Auvergne, Inserm, U1107 Neuro-Dol, Pharmacologie Fondamentale et Clinique de la douleur, Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de Médecine, F-63000 Clermont-Ferrand, France
³ CHU Clermont-Ferrand, Site Estaing Pôle Pharmacie, F-63003 Clermont-Ferrand, France
⁴ Agence régionale de santé Auvergne, 63000 Clermont-Ferrand, France
⁵ CHU Clermont-Ferrand, Pôle Nutrition Clinique, 63000 Clermont-Ferrand, France

^* e-mail : gisele.pickering@uca.fr

Abstract

Background: Persons with severe intellectual disabilities often live in specialised care settings and suffer from comorbidities, some of them generating pain. The literature concerning pain assessment and management in this population is however limited. The main objective of this study was to determine the modalities of pain care in a sample of French institutions.

Methods: This observational study focused on the modalities of pain assessment and management in six specialised care settings for persons with intellectual and/or psychomotor disabilities. Information about patients, pain evaluation, prevalence and how do healthcare professionals assess pain in noncommunicating intellectually disabled people was recorded.

Results: The study included 218 residents and over the last month, 55% had pain, 87% suffered from acute pain and 16% from neuropathic pain. The use of pain scales for patients with communication impairment was unknown to the majority of healthcare professionals. Patients were prescribed 4 drugs a day, 68% had psychotropic drugs and over the last month, 98% of painful residents had received a non-opioid analgesic combined with a non-pharmacological technique in 78 % of them.

Conclusion: Pain management must be carried out through accurate pain assessment and the limited knowledge of caregivers about pain assessment methods might contribute to insufficient pain care. It is necessary to train all caregivers about pain evaluation tools that must be adapted to the disability profile of the residents in order to provide the most effective assessment and treatment in these vulnerable patients.

Résumé

Contexte : Les personnes souffrant de handicaps intellectuels graves vivent souvent dans des établissements de soins spécialisés et souffrent de comorbidités, dont certaines génèrent de la douleur. La littérature concernant l’évaluation et la gestion de la douleur concernant cette population reste cependant limitée. L’objectif principal de cette étude était de déterminer les modalités de prise en charge de la douleur dans un échantillon d’institutions françaises.

Méthodes : Cette étude d’observation s’est concentrée sur les modalités d’évaluation et de gestion de la douleur dans six établissements de soins spécialisés pour les personnes souffrant de handicaps intellectuels et/ou psychomoteurs. Ont été recueillies des informations sur les patients, l’évaluation de la douleur, ainsi que la prévalence et la manière dont les professionnels de la santé évaluent la douleur chez les personnes souffrant d’un handicap intellectuel non communicant.

Résultats : L’étude a porté sur 218 résidents. Au cours de ce mois d’observation, 55 % d’entre eux ont souffert de douleurs, 87 % de douleurs aiguës et 16 % de douleurs neuropathiques. L’utilisation d’échelles de douleur pour les patients souffrant de troubles de la communication était inconnue de la majorité des professionnels de santé. Les patients se voyaient prescrire 4 médicaments par jour, et pour 68 % d’entre eux des psychotropes. Au cours du mois d’évaluation, 98 % des résidents souffrant de douleurs avaient reçu un analgésique non opiacé, combiné à une technique non pharmacologique chez 78 % d’entre eux.

Conclusion : La gestion de la douleur doit être effectuée à l’aide d’une évaluation rigoureuse de la douleur, aussi les connaissances limitées des soignants concernant les méthodes d’évaluation de la douleur pourraient avoir contribué à une prise en charge insuffisante de la douleur chez ces patients. Il est donc nécessaire de former tous les soignants aux outils d’évaluation de la douleur, qui doivent être adaptés au profil de handicap des résidents afin de fournir l’évaluation et le traitement les plus efficaces à ces patients vulnérables.