Dossier

Principes du dépistage et du diagnostic d’une douleur neuropathique en cancérologie

Screening and Diagnosing Principles for Neuropathic Pain in Oncology

¹ Centre de soins palliatifs, CHU Louise-Michel, 61, rue de Châteauguay, F-63118 Cébazat, France
² CHU de Clermont-Ferrand
³ Polyclinique de l’Ormeau, F-65000 Tarbes, France
⁴ Centre d’étude et traitement de la douleur, hôpital neurologique, Lyon, France
⁵ Centre d’étude et traitement de la douleur du Voironnais, centre hospitalier, Voiron, France
⁶ Laboratoire P2S, université Claude-Bernard–Lyon-I, Lyon, France
⁷ Laboratoire AGEIS, université Grenoble Alpes, F-38400 Saint-Martin-d’Hères, France

^a e-mail : vguastella@chu-clermontferrand.fr
^b e-mail : poulainph@gmail.fr
^c e-mail : gerard.mick@ch-voiron.fr

Reçu : 24 Décembre 2018
Accepté : 8 Janvier 2019

Résumé

L’incidence de la douleur neuropathique en cancérologie, quand le processus tumoral et/ou ses divers traitements sont susceptibles d’altérer les tissus nerveux, est estimée à environ 20 %. La douleur neuropathique est le plus souvent chronique, mais peut apparaître de façon aiguë après la lésion causale (chimiothérapie, chirurgie). Le diagnostic de douleur neuropathique est avant tout clinique : coexistence topographique d’une combinaison de symptômes évocateurs, douloureux et non douloureux, et d’anomalies à l’examen sensitif. L’identification d’une douleur neuropathique est réalisée avec des outils de dépistage validés, dont le plus fiable est le questionnaire DN4. Une confirmation diagnostique peut s’appuyer sur le système de gradation de l’IASP. Tout praticien confronté à la survenue d’une douleur neuropathique dans un contexte d’antécédent ou actuel de maladie cancéreuse doit en identifier le phénomène causal, avant tout tumoral ou iatrogène.

Abstract

The incidence of neuropathic pain in cancer is estimated around 20%, when tumor or its treatments affect nerve tissues. Neuropathic pain is often chronic, but may appear suddenly after chemotherapy or surgery. Diagnosis of neuropathic pain is mostly clinical, based on the topographic coexistence of a combination of significant painful or nonpainful symptoms with signs of deficit at sensory examination. Identifying neuropathic pain is easy today, using validated screening tools, of which the most reliable is the DN4 questionnaire. A confirmation step for the diagnosis can subsequently rely on the IASP grading system. Practitioners facing neuropathic pain in patients with cancer must primarily identify the etiology of pain, first of all tumoral or iatrogenic.