Quand la douleur n’a plus d’adresse
Pain without an Address
Permanence d’accès aux soins de santé (Pass), hôpital Saint-Louis, F-75014 Paris, France
* e-mail : Sylvie.zucca@hotmail.com
Reçu :
15
Mars
2018
Accepté :
28
Mars
2018
À partir d’un travail de psychiatre avec des personnes hautement désocialisées porteuses de graves lésions et qui ne semblaient pas ressentir la douleur, l’auteur s’interroge sur l’« au-delà de la douleur », quand plus personne ne vient répondre depuis longtemps au signal de détresse. Cette « analgésie de l’être » est peut-être le dernier combat pour une survie possible et nous questionne sur la dimension anthropologique, subjective et sociale de la perception de la douleur.
Abstract
Based on the author’s experience as a psychiatrist dealing with individuals who were almost completely deprived of a social life, and who displayed a sorrowful physical condition without showing the expected signs of pain, this paper describes what happens when nobody answers anymore to their distress call. Such apparent insensitivity to pain is perhaps their last fight against death, when facing extreme conditions, and makes us wonder about the anthropological.
Mots clés : Perception de la douleur / Insensibilité / Abandon / Miroir / Altérité
Key words: Perception of pain / Insensitivity / Neglect / Mirror / Otherness
© Lavoisier SAS 2018