Douleur et Césarienne
Peut-on individualiser la prise en charge de la douleur ?
Can we Individualize the Management of Pain?
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Service d'anesthésie, CHU Louis Mourier, AP-HP, université Paris 7, Denis Diderot, PRES Sorbonne Paris Cité, 178 rue des Renouillers, F-92700 Colombes, France
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Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, EA recherche clinique coordonnée ville-hôpital, méthodologies et société (REMES), F-75010 Paris, France
* e-mail : hawa.keita@aphp.fr
Reçu :
24
Mai
2016
Accepté :
25
Mai
2016
Si la plupart des césariennes se déroulent sans problème particulier, on estime à 20 % celles pour lesquelles des douleurs aiguës sévères seront observées en postopératoire et ce malgré une analgésie multimodale. En matière de douleur, il existe une variabilité individuelle importante en raison même des facteurs impliqués : physiologiques, cognitifs, culturels, sociaux, émotionnels et génétiques. Différentes approches ont été proposées pour tenter de dépister les femmes à risque de développer une douleur postopératoire significative : tests nociceptifs et/ou questionnaires psychosociologiques associés ou pas à des analyses génétiques. Même si certains résultats restent controversés, ces approches permettent aujourd'hui d'identifier en période préopératoire une population à risque sur la présence d'éléments comme : l'anxiété, le catastrophisme, un seuil nociceptif bas, une hyperalgésie ou certains polymorphismes génétiques impliqués dans la nociception ou l'efficacité des analgésiques. Si les tests nociceptifs et surtout les tests génétiques sont actuellement difficiles à mettre en œuvre, l'évaluation des facteurs psychosociaux à l'aide de questionnaires, plus ou moins complexes, apparaît comme une approche plus adaptée en routine.
Abstract
While most cesareans are conducted without any particular problem, in nearly 20% of cases, women may present severe postoperative pain, despite adequately managed multimodal analgesia. In terms of pain, there is significant variability because of the numerous factors involved, including physiological, cognitive, cultural, social, emotional and genetic ones.
Different approaches have been proposed to identify women at risk of developing significant postoperative pain, including nociceptive tests and/or psychosocial questionnaires associated or not to genetic analyses.
Although some results remain controversial, these approaches now identify a population at risk in the presence of preoperative features such as: anxiety, catastrophism, low nociceptive threshold, hyperalgesia or certain genetic polymorphisms involved in nociception or effectiveness of analgesic drugs.
If nociceptive tests and especially genetic tests are currently difficult to implement, assessment of psychosocial factors using questionnaires, more or less complex, seems like a more appropriate routine approach.
Mots clés : Douleur postcésarienne / Facteurs psychosociaux / Seuils nociceptifs / Polymorphismes génétiques
Key words: Cesarean pain / Psychosocial factors / Nociceptive threshold / Genetic polymorphisms
© Lavoisier SAS 2016